Alianza Paraguay

Les armes, les trafiquants et le meurtre d'un journaliste au Paraguay

Depuis des années, des importateurs spécialisés inondent le Paraguay d’armes à feu. Dans le cadre du projet « Alianza Paraguay », coordonné par Forbidden Stories et l’OCCRP, nous remontons les chaînes d’approvisionnements du crime organisé dans la région.

Nos révélations
  • Au Paraguay, trois sociétés dirigées par les mêmes personnes inondent le pays d'armes, bien au-delà de la demande intérieure
  • L'une de ces entreprises, Global Hawk Defense (GHD), qui fait l'objet d'une enquête pour trafic d'armes au Paraguay, est aussi dans le radar des autorités américaines 
  • Des armes importées par GHD ont été saisies lors d'opérations contre les gangs
  • Des pistolets Glock, importés par GHD, ont été saisis au domicile des suspects du meurtre du journaliste Leo Veras
  • Des pistolets Glock détenus par des gangs au Paraguay y ont été importés via de filiales du fabricant dans des pays où les contrôles à l'exportation sont moins stricts

Par Mariana Abreu avec Magdalena Hervada (Forbidden Stories)

8 juillet 2025

Et Sofía Álvarez Jurado, Phineas Rueckert (Forbidden Stories); Équipe de l’OCCRP

« Quand il est arrivé, tout le monde l’a remarqué. » En 2005, le journaliste brésilien Lourenço « Leo » Veras, rédacteur en chef du blog spécialisé sur le crime organisé Porã News, pose ses valises dans la ville Paraguayenne de Pedro Juan Caballero.

À l’époque, son confrère paraguayen, Cándido Figueredo, couvrait déjà depuis plus de vingt ans les activités de la pègre pour le quotidien ABC Color, dans cette région où les syndicats du crime dictent leur loi. Ses reportages implacables sur les caïds locaux lui ont valu de vivre sous protection policière 24 heures sur 24, dans sa maison barricadée, qu’il décrit comme une véritable prison.

Cándido se souvient de ce « nouveau venu », reporter talentueux doté d’un solide carnet d’adresses du côté de Ponta Porã, la ville jumelle de Pedro Juan sur le versant brésilien. Très vite, les deux journalistes décident de travailler ensemble.

Durant les neuf années de leur collaboration, Leo Veras se rendait régulièrement chez Figueredo. Son épouse lui préparait du café. « Après l’avoir bu, il lui disait : “Je vais aller en prendre un ailleurs, parce que le tien n’était pas bon” puis il partait en riant », se remémore Cándido. C’était Leo Veras : une « ironie mordante » mais toujours avec le sourire. Leo Veras était un reporter chevronné, doublé d’un photographe talentueux, souvent le premier sur les scènes de crime, pour prendre des photos qu’il partageait ensuite volontiers avec ses collègues.

Depuis 1991, sept journalistes ont été tués dans l’exercice de leur métier à Pedro Juan Caballero. Interrogé dans un documentaire en 2017, Leo Veras se disait conscient du danger : « Nous devons tous mourir un jour. J’espère juste que ce ne sera pas trop violent, peut-être juste un coup de feu, sans trop de dégâts. »

Un bâillon ensanglanté sur la bouche

Le 12 février 2020, Figueredo et Veras peaufinent leur prochaine enquête sur trafic d’armes entre Paraguay et Brésil. Mais le soir même, alors que Veras s’apprête à dîner, deux hommes masqués font irruption chez lui et lui tirent dessus à douze reprises. Selon le rapport de police obtenu par Forbidden Stories, ses tueurs ont pris le temps de lui placer un bâillon ensanglanté sur la bouche. Le message est clair : faire taire le journaliste.

Les tueurs à gages ont été identifiés comme étant liés au Primeiro Comando da Capital (PCC), une puissante organisation criminelle brésilienne qui contrôle les trafics de drogue et d’armes le long de la frontière. Le gang entretient aussi des liens étroits avec des personnalités politiques influentes au Paraguay voisin. Averti par ses contacts au sein des services de renseignements qu’il était le prochain sur la liste, Figueredo a fait ses valises et s’est résigné à quitter Pedro Juan Caballero pour s’exiler aux États-Unis avec sa femme. « Nous sommes restés dehors pendant cinq minutes, à regarder notre maison, puis nous sommes partis », se souvient-il. « Tout ce que nous avions dans cette vie est resté là-bas. »

Leo Veras (à gauche) and Cándido Figueredo (à droite). (Crédit : photos fournies par les familles).

Forbidden Stories, dans le cadre de sa mission, a poursuivi le travail de ces deux journalistes empêchés d’aller au bout de leur enquête. Dans le cadre du consortium international « Alianza Paraguay », nous dévoilons une partie de la complexe chaîne d’approvisionnement des groupes criminels en armes légères. Nous avons identifié trois importateurs, représentés par les mêmes individus, qui inondent le Paraguay de pistolets Glock. Cette dernière, fondée en Autriche et connue dans le monde entier pour ses armes de poing semi-automatiques, n’a pas répondu à nos questions malgré nos nombreuses sollicitations.

L’un de ces importateurs, Global Hawk Defense (GHD), fait l’objet d’une enquête du parquet paraguayen pour contrebande. Il a aussi été signalé par les autorités américaines après que des centaines de ses armes à feu ont été saisies et reliées à des crimes violents commis dans plusieurs pays d’Amérique du Sud. D’autres armes importées par ce réseau d’entreprises ont été retrouvées chez les auteurs présumés du meurtre de Veras.

Sur la piste de l'arme du crime

Bien que la police paraguayenne n’ait jamais retrouvé l’arme qui a tué Leo Veras, les douilles découvertes sur les lieux du crime ont permis de reconstituer les faits. Lorsqu’un coup de feu est tiré, l’arme laisse des traces microscopiques sur la balle et la douille. Ces marques distinctives sont comme des empreintes digitales, propres à chaque arme. Dans le cas du meurtre de Leo Veras, il s’agissait d’un pistolet Glock 9 mm, selon l’enquête de l’Association brésilienne de journalisme d’investigation (Abraji). Une analyse approfondie de la police scientifique a déterminé que la même arme avait été utilisée dans sept autres meurtres ou tentatives de meurtre, tous liés au PCC.

Les rapports de police recensent d’autres pistolets saisis chez les tueurs présumés de Leo Veras. Forbidden Stories et ses partenaires en ont identifié la moitié comme étant des Glock 9 mm. Ces pistolets ont été enregistrés légalement, sans avoir été reliés à des activités illicites auparavant, mais ont donc été retrouvés chez des individus liés au crime organisé et soupçonnés de trafic d’armes. Voilà qui souligne une tendance plus large : la prolifération des pistolets Glock au sein des réseaux criminels.

Tous ces Glock 9 mm – sauf un – ont été importés entre 2016 et 2019 par un seul revendeur agréé : Global Hawk Defense, l’un des principaux importateurs de la marque autrichienne au Paraguay, qui se présente comme un « guichet unique pour tous les besoins du gouvernement en matière de sécurité et de défense. » Il n’existe aucune trace accessible des contrats conclus entre GHD et le gouvernement paraguayen. Pourtant, la loi exige pourtant que de tels accords soient rendus publics. À la place, une part importante des armes importées légalement s’est retrouvée aux mains du crime organisé.

Fin 2024, deux employés de GHD ont été inculpés au Paraguay pour trafic d’armes. Alicia Lopez et Jesús Dominguez auraient vendu des dizaines d’armes à feu « de manière irrégulière », selon l’acte d’accusation.

Dans cette affaire, des preuves « indiquent qu’ils [GHD] utilisaient des entreprises plus petites comme prétendus acheteurs et enregistraient les armes au nom d’individus n’ayant rien à voir avec ces acquisitions. L’hypothèse est que les armes étaient destinées au PCC ainsi qu’à d’autres groupes criminels brésiliens », détaille une source proche du dossier à Forbidden Stories. Dans un communiqué de presse de 2024, GHD – qui n’a pas répondu à nos sollicitations – a dit qu’il coopérait avec les autorités tout en soulignant que les faits présumés impliquaient des personnes qui n’appartiennent pas à la direction de l’entreprise.

Saisies à la frontière

En février 2022, les autorités judiciaires américaines ont contacté le procureur paraguayen Marcelo Pecci (assassiné plus tard dans l’année alors qu’il était en lune de miel en Colombie) pour lui transmettre un rapport du Bureau des alcools, du tabac, des armes à feu et explosifs (ATF) qui s’inquiétait des liens présumés entre GHD et des trafiquants d’armes. Contacté, l’ATF n’a pas répondu à nos questions. 

Selon ce rapport consulté par Forbidden Stories, GHD était lié alors à 477 traces d’armes à feu relevées dans toute l’Amérique latine dont 430 rien qu’au Brésil. Les gangs brésiliens s’approvisionnent souvent au Paraguay, où les « contrôles [sont] moins stricts » qu’au Brésil, selon Adrei Serbin Pont, directeur du think-tank régional CRIES. Tous les pistolets concernés sont des Glock. Et encore, cette évaluation ne représente qu’une fraction des armes en circulation, car elle ne tient compte que des pistolets dont le numéro de série est lisible. En effet, les groupes criminels effacent souvent ces numéros pour empêcher de retracer l’origine de ces armes. « Si l’on inclut le nombre d’armes dont le numéro de série a été effacé, le nombre total de cas atteindrait probablement plusieurs milliers », évalue Bruno Langeani, consultant à l’Instituto Sou da Paz au Brésil.

Des documents de la police fédérale brésilienne, obtenus par Forbidden Stories, montrent une arme à feu Glock 9 mm fabriquée aux États-Unis et importée au Paraguay par GHD (code importateur GHD-PY). Le numéro de série a ensuite été effacé avant qu’elle ne soit saisie au Brésil.

Parmi les armes saisies par les autorités brésiliennes, on trouve des Glock exportés des États-Unis. Mais pas seulement. Selon les données commerciales d’Import Genius, une partie des livraisons de GHD provenait également d’Autriche, où se trouve le siège social de Glock, et de Slovaquie, où l’entreprise possède une usine, jusqu’à 2023. Puis, à cette date, le Paraguay a durci sa réglementation endonnant à la Direction du matériel de guerre (Dimabel) le pouvoir de suspendre temporairement les importations d’armes à feu.

Dans les méandres de GHD

GHD a commencé à importer des armes à feu au Paraguay en 2016. Les registres publics indiquent que la société est représentée par Dário Karmel, un ancien soldat de l’armée israélienne devenu homme d’affaires. Mais GHD n’est qu’une partie de son vaste portefeuille. Il dirige deux autres importateurs agréés d’armes : Seguridad Inteligencia y Tecnología Paraguay (SIT Paraguay) et DSR.

SIT Paraguay est citée aux côtés de GHD dans un rapport de la police fédérale brésilienne daté de 2017 et obtenu par Forbidden Stories. Ces deux entreprises figurent parmi les sept principaux importateurs paraguayens, dont les armes ont ensuite été saisies dans le cadre d’affaires liées au crime organisé au Brésil. Cela « indique qu’elles ont probablement réalisé les plus importantes commercialisations d’armes à feu trafiquées », affirme le rapport.

Les archives publiques du Paraguay indiquent qu’entre 2010 et 2021, le gouvernement a conclu pour des contrats avec SIT Paraguay et DSR évalués à plusieurs millions de dollars. Entre 2011 et 2014, l’armée paraguayenne a acheté, à elle seule, pour plus de 3 millions de dollars de fusils Colt à SIT Paraguay.

Certains individus cumulent des fonctions dans les trois sociétés de Dário Karmel. Eran Alon est répertorié comme directeur de SIT Paraguay et apparaît comme associé fondateur de GHD, selon ses statuts officiels. Sebastián Pekholtz occupe aussi plusieurs postes de direction. Alicia Lopez – actuellement poursuivie pour trafic d’armes en lien avec GHD – est également employée par SIT Paraguay et l’une des administratrices de DSR.

Ce diagramme illustre le réseau complexe de relations entre les individus et les entreprises au sein du réseau Global Hawk Defense (Crédit : Forbidden Stories).

 « Il y a clairement un lien entre ces entreprises, et [Alicia Lopez] sert d’intermédiaire », affirme à Forbidden Stories une source proche du dossier, qui a requis l’anonymat puisqu’elle n’est pas autorisée à parler publiquement. « Les personnes les plus haut placées dans la chaîne de responsabilité n’apparaissent presque jamais dans les documents. Mais cela indique qu’elle est liée à ces entreprises et qu’en réalité, elles ne font qu’un. » GHD, SIT Paraguay et DSR n’ont pas répondu à nos sollicitations. Les avocats d’Alice Lopez, cités par ABC Color, ont fait savoir que leur cliente était « surchargée de travail et qu’elle manquait de connaissances sur la réglementation de Dimabel. »

« Un sacré paquet » d'armes à feu

Plusieurs entreprises qui importent les mêmes modèles d’armes à feu, toutes liées entre elles ;  cette configuration pourrait-elle s’apparenter à une tentative de contournement de la réglementation ? En répartissant leurs activités au sein d’entités juridiques séparées, ces acteurs pourraient importer de grandes quantités d’armes sans attirer l’attention sur une seule entreprise. « Il est moins suspect pour le vendeur initial de vendre à deux entreprises plutôt qu’à une seule. Surtout lorsque vous vendez des quantités aussi importantes d’armes dans un pays qui ne compte que 7 millions d’habitants », nous a confié notre source qui a souhaité rester anonyme.

Avec au-moins 29 140 armes Glock importées au Paraguay entre 2013 et 2023, GHD, SIT Paraguay et DSR sont les trois principaux importateurs de la marque dans le pays, selon les données douanières analysées par Forbidden Stories.

« Ça fait un sacré paquet. C’est beaucoup d’armes pour un petit marché », constate Andrei Serbin Pont du CRIES. Les experts s’accordent à dire que le marché intérieur des armes à feu au Paraguay est déjà saturé et que la demande ne justifie pas de telles quantités. « Si l’on pense à l’utilisateur final, il est clair qu’il ne se trouve pas au Paraguay », ajoute Cecilia Perez Rivas, ancienne ministre de la Justice et conseillère en sécurité. « Ca fait beaucoup trop d’armes par rapport à ce que le pays pourrait raisonnablement importer ou autoriser à la possession. »

Selon les experts interrogés, le volume considérable d’armes à feu importées devrait alerter les fabricants. « Quand on examine le volume d’armes exportées vers le Paraguay, il est bien supérieur à la capacité d’absorption du pays », estime le consultant Bruno Langeani.

À qui la faute ?

Lorsque Glock a développé ses activités aux États-Unis en 2013 par l’intermédiaire de sa filiale Glock Inc., davantage de pistolets ont commencé à arriver au Paraguay depuis les États-Unis.

Pour arriver à cette conclusion, Forbidden Stories a analysé 117 armes à feu Glock saisies par les autorités brésiliennes et paraguayennes. 89 d’entre elles provenaient des États-Unis. Dix autres étaient des Glocks fabriqués en Autriche et exportés vers la filiale américaine Glock Inc. sous licence autrichienne, à condition qu’elles soient exclusivement destinées au marché intérieur américain. Sept autres ont été assemblées en Slovaquie avant d’être exportées sous licence de ce pays. Seules trois provenaient directement d’Autriche.

Ces données montrent que même si Glock est basé en Autriche – un pays aux réglementations d’exportation strictes – la plupart de ces ventes ont été acheminées via des pays dotés de licences d’export plus flexibles, comme les États-Unis. En 2019, l’administration Trump s’est retirée du Traité sur le commerce des armes et a assoupli les contrôles sur les exportations de ces biens. De plus, il apparaît que la plupart des ventes de Glock au Paraguay sont passées par des filiales de l’entreprise au Panama et en Uruguay.

Documents from the Brazilian Federal Police, obtained by Forbidden Stories, reveal that a 9mm Glock firearm manufactured in the United States was imported into Paraguay by SIT Paraguay (importer code SIT-PY), and later had its serial number removed before being seized in Brazil.

Glock n’a pas répondu à nos demandes de commentaires ; n’a pas clarifié ses relations commerciales actuelles ou passées avec GHD, SIT et DSR ; ni expliqué quel contrôle elle exerce sur les ventes de ses filiales au Paraguay.

Certains gouvernements d’Amérique latine ont pris des mesures contre les fabricants d’armes qu’ils jugent responsables de l’afflux d’armes illégales sur leurs territoires. Au Mexique, par exemple, plus de 70% des armes à feu utilisées par le crime organisé proviennent de seulement 3% des fabricants américains. Le gouvernement mexicain a donc intenté une action en justice contre six entreprises basées aux Etats-Unis dont Glock, invoquant les « dommages considérables » qu’elles auraient provoqués et qui auraient « facilité activement le trafic illégal d’armes à feu vers les cartels et autres groupes criminels. » La Cour suprême des États-Unis a finalement rejeté le dossier, estimant que « la plainte du Mexique n’allègue pas de manière plausible que les fabricants de pistolets ont aidé et encouragé les vendeurs d’armes à feu à en  vendre illégalement à des trafiquants mexicains. »

« Que doit faire une entreprise responsable ? Elle doit contrôler et faire respecter les normes tout au long de sa chaîne de distribution. Ceux qui vendent leur production doivent être tenus de respecter certaines normes pour empêcher le crime organisé d’avoir accès à ces armes », juge Alejandro Celorio Alcántara, ancien conseiller juridique du ministère mexicain des Affaires étrangères. « Aujourd’hui, ces entreprises n’assument aucune responsabilité : elles ne sont pas obligées de veiller à ce que leurs produits ne tombent pas entre des mains criminelles. »

Toutefois, selon les bons connaisseurs de ces dossiers interrogés par Forbidden Stories, la responsabilité est partagée : « Tout le monde essaie de pointer l’autre du doigt, mais en réalité, la vérité se trouve quelque part entre les deux », estime Henry Ziemer, chercheur associé au programme « Amériques » du Center for Strategic and International Studies. « À mon avis, la plupart des détournements illicites ne proviennent pas du fabricant mais plutôt des maillons secondaires de la chaîne : des armes volées après avoir été saisies, de la corruption au sein des forces armées ou encore du stockage ou du transport défaillants », ajoute Rachel Bolton-King, professeure en balistique à l’université Nottingham Trent. 

Cándido Figueredo, travaillant chez lui à Pedro Juan Caballero sous protection policière. (Photo prise par son défunt ami et collègue Leo Veras)

Pour les malheureux piégés au milieu des échanges de tirs, les conséquences sont parfois mortelles. Toutes les personnes soupçonnées d’avoir participé au meurtre de Leo Veras ont été incarcérées en 2020 puis libérées. Son assassinat, comme celui de tant de journalistes avant lui, reste impuni. « Est-ce que cela en valait la peine ? On peut se poser la question, n’est-ce pas ? », s’interroge son ami Candido Figueredo. « J’ai passé 25 ans à vivre complètement isolé du reste de la société, entouré d’armes et de policiers. Je ne pouvais même pas aller au restaurant », raconte-t-il depuis son exil américain. « Même aujourd’hui, j’ai du mal à marcher dans la rue, je sursaute au moindre bruit. Et dans ce pays, il y a du bruit partout. »

Voir aussi

ZZ_LG_AAffiche_1
KANDINSKY-COUV
cartel-project_about_2