Iftikhar Gilani

Surveillance

Iftikhar Gilani a été sélectionné pour être ciblé avec le logiciel espion Pegasus entre 2017 et 2019. Il a depuis déménagé en Turquie et n’a plus accès à son ancien téléphone, ce qui a rendu impossible toute analyse de l’appareil par le Security Lab d’Amnesty International.

Qui est-il ?

Iftikhar Gilani est un journaliste travaillant actuellement pour Anadolu Agency, une agence de presse basée à Ankara.

Auparavant journaliste au Cachemire, il a fait face à de fortes pressions de la part du gouvernement indien. En 2002, il est ainsi arrêté pour violation de l’Official Secrets Act (loi sur les secrets officiels) et incarcéré huit mois car accusé d’espionnage militaire pour le compte du Pakistan, après que la police a trouvé dans son ordinateur des documents sur des violations des droits humains par le gouvernement indien. Reporters Sans Frontières a déclaré que le document consulté par Iftikhar Gilani était « accessible à n’importe quel internaute », et qu’une fois en prison le journaliste a été battu par d’autres détenus et l’accès à la bibliothèque de la prison lui a été refusé. Après sa libération, il a publié un livre, Mes jours en prison, sur son expérience dans la geôle de Tihar.

Iftikhar Gilani a travaillé pour plusieurs médias, comme Tehelka, Rising Kashmir et DNA India, où il était chef du bureau national à Delhi. Il était un ami proche de Shuujat Bukhari, qui a été tué dans la ville de Srinagar alors qu’il quittait les bureaux de Rising Kashmir, le journal dont il était rédacteur en chef, en juin 2018. Les deux amis avaient parlé au téléphone 20 minutes avant que Shuujat Bukhari soit assassiné.

Iftikhar Gilani a lui-même dû se résoudre à quitter l’Inde en septembre 2019, après que la police l’a informé que lui et deux autres journalistes figuraient sur une liste de personnes à abattre pour leur couverture de la politique à Jammu et au Cachemire. Il vit désormais en Turquie.

Son travail

Réponse

Le gouvernement indien n’a jamais confirmé ou nié être un client de NSO Group. « Les allégations concernant la surveillance de certaines personnes par le gouvernement n’ont aucune base concrète ni aucune vérité associée », a écrit un porte-parole du ministère de l’électronique et des technologies de l’information en réponse aux questions détaillées envoyées par Forbidden Stories et ses partenaires. L’entreprise NSO n’a pas répondu aux questions de Forbidden Stories concernant des attaques spécifiques mais a déclaré qu’elle « continuerait à enquêter sur toutes les allégations crédibles d’utilisation abusive et prendrait les mesures appropriées en fonction des résultats de ces enquêtes ».