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Jorge Carrasco

Mexique

Surveillance

Jorge Carrasco a été la cible d’une tentative d’espionnage via le logiciel Pegasus le 2 juin 2016. L’analyse réalisée par le Security Lab d’Amnesty International a permis de trouver dans son téléphone un SMS contenant un lien associé au logiciel espion Pegasus.

Le message disait : « Bonjour Jorge, je vais te partager l’article qu’Animal Político a publié aujourd’hui et qu’il me semble important de republier. »

Qui est-il ?

Depuis février 2020, Jorge Carrasco est le directeur du magazine hebdomadaire Proceso, une revue réputée pour ses enquêtes sérieuses et ses articles de fond. Avant d’être nommé à ce poste, il y a travaillé pendant 15 ans comme journaliste et écrit de nombreux articles, plus particulièrement sur la crise de la justice mexicaine. En 2013, il publie une enquête sur l’assassinat de l’une de ses collègues, Regina Martínez. Ce travail sera poursuivi en 2020 par les journalistes du consortium Forbidden Stories.

En 2016, lorsqu’il est ciblé, il travaille sur une enquête internationale sur l’évasion fiscale, les Panama Papers, et concentre ses recherches sur les clients mexicains du cabinet panaméen Mossack Fonseca.

Le journaliste s’est également interessé, pendant cette période, aux exactions commises par l’armée mexicaine (SEDENA), grâce à des sources privilégiées au sein de l’institution. Jorge Carrasco recueille alors des témoignages de soldats qui accablent l’armée. Ces soldats déclarent que par ordres de leurs supérieurs, ils se voient obligés d’agir en dehors du cadre légal. Un soldat raconte qu’en juillet 2015 – lors de ce qui a été nommé le massacre de Tlatlaya puisque 22 civils ont été tués dans des affrontements avec les militaires – il avait reçu l’ordre « d’abattre (…) dans l’obscurité ».

Son travail

« Al desnudo, el tráfico clandestino de las fortunas de prominentes mexicanos » Proceso (2016)

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« Crímenes por obediencia: 'los militares hacemos funciones de policías sin capacitación” » Proceso (2016)

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Réponse

Les autorités mexicaines n’ont pas répondu aux questions de Forbidden Stories concernant la surveillance des journalistes. L’entreprise NSO n’a pas répondu aux questions de Forbidden Stories concernant des attaques spécifiques mais a déclaré qu’elle « continuerait à enquêter sur toutes les allégations crédibles d’utilisation abusive et prendrait les mesures appropriées en fonction des résultats de ces enquêtes ».