Maria Moukrim
Maroc
Surveillance
Maria Moukrim a été sélectionnée pour être ciblée avec le logiciel espion Pegasus de 2017 à 2019. Forbidden Stories n’a pas pu analyser son téléphone pour en confirmer l’infection. Deux collègues qui ont collaboré avec elle au sein de l’Association Marocaine pour le Journalisme d’Investigation (AMJI) – désormais disparue, Hicham Mansouri et l’historien Maati Monjib, ont eux aussi été ciblés via le logiciel espion Pegasus.
Qui est-elle ?
Maria Moukrim est une journaliste marocaine de renom. En 2012, elle lance avec Taoufik Bouachrine la maison d’édition Maroc24 et le site d’informations Febrayer, qui signifie février en arabe. Lors du lancement du site, Maria Moukrim déclare qu’il a été ciblé par un groupe de hackers nationalistes qui pensent que Febrayer est lié au mouvement du 20 février, aussi connu sous le nom de Printemps Arabe. « Ils pensaient qu’il allait devenir le site officiel du mouvement du 20 février. Ils ont piraté mon compte Gmail afin d’obtenir les mots de passe du serveur et ont ensuite acheté tous les noms de domaine contenant le mot « Febrayer » », racontre-t-elle alors à Privacy International.
Elle a également présidé l’Association Marocaine pour le Journalisme d’Investigation (AMJI) jusqu’en juillet 2014. Aux côtés de six autres journalistes et activistes impliqués au sein d’AMJI, elle a été poursuivie en 2015 pour « atteinte à la sécurité de l’Etat » et « non-déclaration de financement étrangers ». En réalité, l’AMJI tente alors simplement de former des Marocains au journalisme citoyen à l’aide d’une application mobile. En janvier 2021, l’affaire se solde finalement par une amende de 470 euros (500 dirhams) pour Maria Moukrim.
Réponse
Les autorités marocaines ont répondu à Forbidden Stories qu’il n’existait pas de preuve qu’elles étaient clientes de l’entreprise NSO. L’entreprise NSO n’a pas répondu aux questions de Forbidden Stories concernant des attaques spécifiques mais a déclaré qu’elle « continuerait à enquêter sur toutes les allégations crédibles d’utilisation abusive et prendrait les mesures appropriées en fonction des résultats de ces enquêtes ».
Le Projet Pegasus
Une fuite de données inédite de 50 000 numéros de téléphones montre comment le logiciel espion de l’enteprise NSO est utilisé depuis plusieurs années pour surveiller de façon systématique des journalistes, des activistes et d’autres membres de la société civile.
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Des médias de 11 pays se sont associés pour enquêter ce scandale de cyber surveillance mondiale et ont publié des dizaines d’histoires en huit langues.
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