Paranjoy Guha Thakurta

Surveillance

Paranjoy Guha Thakurta a été ciblé par le logiciel espion Pegasus entre avril et juillet 2018. Grâce à une analyse de son téléphone, Forbidden Stories et le Security Lab d’Amnesty International ont confirmé l’infection de l’appareil, les traces retrouvées concordant avec les vecteurs d’infection connus.

Qui est-il ?

Auteur de plusieurs ouvrages tels que Le véritable visage de Facebook en Inde, Faire un procès à Messenger, Guerres du gaz : capitalisme entre amis et les Ambanis, Paranjoy Guha Thakurta est un journaliste d’investigation indépendant, un écrivain et un réalisateur de documentaires.

Il signe des articles pour The Wire, NewsClick, Business India, Businessworld, The Telegraph et India Today, poursuivant avec obstination l’élite économique et la classe politique indiennes. Au moment où il est ciblé, Paranjoy Guha Thakurta enquête sur l’homme le plus riche d’Inde, Dhirubhai Ambani. Avec Abir Dasgupa, co-auteur, il a eu accès à des documents internes du Département de l’impôt sur le revenu décrivant comment la famille Ambani avait utilisé des paradis fiscaux pour se répartir les actifs après la mort de Dhirubhai Ambani.

En mai 2018, Paranjoy Guha Thakurta débute comme consultant pour le site d’informations indépendant NewsClick.in. Il travaille alors activement sur la relation entre Facebook et le parti au pouvoir en Inde, le BJP – ce qui le conduit plus tard à publier le livre Le véritable visage de Facebook en Inde. Certaines de ses enquêtes sont feuilletonnées dans de longs formats publiés sur NewsClick durant la seconde moitié de 2018.

Paranjoy Guha Thakurta est habitué à ce que sa vie privée soit mise en jeu. Il a déclaré à Forbidden Stories qu’on lui avait fait savoir que « certains individus qui sont très, très riches et parmi les plus fortunés d’Inde » ont obtenu l’accès à ses comptes bancaires personnels, et qu’on lui avait montré des relevés de comptes qui le prouvaient. S’agissant de son ciblage via le logiciel espion Pegasus en 2018, il pense que cela était une tentative d’en savoir plus sur les sources anonymes qui lui ont donné des informations. « Nous parlons à beaucoup de gens sous couvert d’anonymat », explique-t-il à Forbidden Stories. « Ils nous donnent des informations justement parce que leur identité n’est pas révélée, donc l’idée aurait été de déterminer qui sont ces personnes qui nous ont fourni des informations. »

Son travail

Réponse

Le gouvernement indien n’a jamais confirmé ou nié être un client de NSO Group. « Les allégations concernant la surveillance de certaines personnes par le gouvernement n’ont aucune base concrète ni aucune vérité associée », a écrit un porte-parole du ministère de l’électronique et des technologies de l’information en réponse aux questions détaillées envoyées par Forbidden Stories et ses partenaires. L’entreprise NSO n’a pas répondu aux questions de Forbidden Stories concernant des attaques spécifiques mais a déclaré qu’elle « continuerait à enquêter sur toutes les allégations crédibles d’utilisation abusive et prendrait les mesures appropriées en fonction des résultats de ces enquêtes ».