Rohini Singh

Surveillance

Rohini Singh a été sélectionnée pour être ciblée avec le logiciel espion Pegasus en 2018 et 2019. Forbidden Stories n’a pas pu analyser ce téléphone pour en confirmer l’infection.

Qui est-elle ?

La journaliste d’investigation Rohini Singh s’est fait un puissant ennemi lorsqu’elle a sorti, fin 2017, sa première enquête pour The Wire : « Le contact en or de Jay Amit Shah ». Jay Amit Shah est le fils d’Amit Shah, bras droit du Premier Ministre Narendra Modi et actuel Ministre indien de l’Intérieur. L’article de Robini Singh, publié en octobre, montrait que la valeur nette des entreprises de Jay Ami Shah avait été multipliée par 16 000 l’année suivant l’élection de Narendra Modi en 2014. La journaliste n’a pas peur de faire le lien entre des intérêts commerciaux puissants et le gouvernement Modi.

Après s’être attaquée à Jay Amit Shah, elle s’intéresse à Piyush Goyal, un homme d’affaire qui deviendra ensuite le ministre des chemins de fer de Modi. Selon Rohini Singh, Goyal aurait vendu son entreprise, quelques mois après avoit été nommé ministre, en fournissant une documentation erronnée.

La journaliste indienne a depuis écrit plusieurs enquêtes sur les liaisons entre sphères économiques et politiques au sein de l’Inde de Modi. Robini Singh a ainsi couvert la bataille de pouvoir à la tête du Bureau central d’investigation (CBI) entre deux anciens directeurs spéciaux, Alok Verma et Rakesh Asthana.

Comme Siddharth Varadarajan et MK Venu, elle a fait l’objet de diverses actions en justice, à l’instar de l’accusation de diffamation criminelle déposée par Jay Amit Shah pour l’article publié en 2017. « Quand on me dit que je suis sous surveillance ça ne me surprend pas, ça ne met même pas en colère, je me suis résignée à ce que ça m’arrive » explique-t-elle à Forbidden Stories. « Et c’est triste qu’en tant que journaliste je commence à penser comme ça, parce que ce n’est pas comme ça que les démocraties fonctionnent. Les démocraties ne devraient pas fonctionner ainsi. »

Son travail

Réponse

Le gouvernement indien n’a jamais confirmé ou nié être un client de NSO Group. « Les allégations concernant la surveillance de certaines personnes par le gouvernement n’ont aucune base concrète ni aucune vérité associée », a écrit un porte-parole du ministère de l’électronique et des technologies de l’information en réponse aux questions détaillées envoyées par Forbidden Stories et ses partenaires. L’entreprise NSO n’a pas répondu aux questions de Forbidden Stories concernant des attaques spécifiques mais a déclaré qu’elle « continuerait à enquêter sur toutes les allégations crédibles d’utilisation abusive et prendrait les mesures appropriées en fonction des résultats de ces enquêtes ».