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Taoufik Bouachrine

Maroc

Surveillance

Taoufik Bouachrine a été sélectionné pour être ciblé avec le logiciel espion Pegasus de 2017 à 2018. Sa femme, Asmae Bouachrine, a également été sélectionnée de 2017 à 2019. Après l’arrestation de Taoufik Bouachrine en 2018, plusieurs plaignantes dans cette affaire ont aussi été sélectionnées pour être ciblées avec le logiciel espion Pegasus. Forbidden Stories n’a pas pu analyser ces téléphones pour en confirmer l’infection.

Qui est-il ?

Taoufik Bouachrine est un journaliste marocain et rédacteur en chef, purgeant actuellement une peine de prison de 15 ans pour « trafic d’êtres humains », « abus de pouvoir à des fins sexuelles », « viol et tentatives de viol ».

Il est connu au Maroc pour avoir été rédacteur en chef de plusieurs médias. En 2005, occupe ce poste au sein d’al-Jarida al-Oukhra, un hebdomadaire créé par Ali Anouzla. Le journal a été interdit un an plus tard. En 2007, il fonde Akhbar al-Yaoum, un quotidien en langue arabe qui devient l’un des principaux journaux critiques à continuer d’être imprimés. Taoufik Bouachrine y critique régulièrement les autorités — ou Makhzen, comme on les appelle au Maroc — dans ses éditos.

En février 2018, l’influent journaliste est arrêté au siège du journal, à Casablanca. Le procès révèle que des caméras ont été placées dans le bureau de Taoufik Bouachrine qui montreraient des relations sexuelles forcées entre lui et plusieurs employées. Un certain nombre témoignent comme plaignantes, mais au moins deux d’entre elles nient avoir été violées par leur rédacteur en chef. L’une est inculpée après avoir déclaré publiquement qu’elle n’était pas victime et avoir accusé la police marocaine d’avoir modifié le procès verbal. L’autre se cache dans une voiture pour éviter de témoigner le jour du procès.

En octobre 2019, Taoufik Bouachrine est condamné à 15 ans de prison. Interrogé sur une potentielle surveillance de Taoufik Bouachrine, son avocat a répondu à Forbidden Stories que son client « n’est ni un trafiquant, ni un terroriste, ni un gangster ». « Je ne peux concevoir cela que dans un régime de voyous ».

Réponse

Les autorités marocaines ont répondu à Forbidden Stories qu’il n’existait pas de preuve qu’elles étaient clientes de l’entreprise NSO. L’entreprise NSO n’a pas répondu aux questions de Forbidden Stories concernant des attaques spécifiques mais a déclaré qu’elle « continuerait à enquêter sur toutes les allégations crédibles d’utilisation abusive et prendrait les mesures appropriées en fonction des résultats de ces enquêtes ».