Journalistes sous surveillance

Au moins 180 journalistes ont été sélectionnés pour être ciblés avec le logiciel espion Pegasus, une technologie vendue par l’entreprise israélienne NSO à des gouvernements du monde entier.

Le logiciel espion peut être installé à distance sur n’importe quel smartphone sans nécessiter la moindre action de son propriétaire. Une fois installé, Pegasus permet au client de prendre totalement contrôle du téléphone. L’entreprise NSO affirme qu’elle « ne collecte que les données provenant des appareils mobiles de personnes soupçonnées d'être impliquées dans des activités criminelles graves et terroristes. »

Pourtant, une fuite de données inédites de 50 000 numéros de téléphone sélectionnés depuis 2016, à laquelle Forbidden Stories et Amnesty International ont eu accès, montre l’écart entre la réalité d’utilisation du logiciel et les promesses de l’entreprise. Des numéros de téléphone appartenant à des journalistes ont été identifiés dans 21 pays. Le consortium Forbidden Stories, avec le soutien technique du Security Lab d’Amnesty International, a pu confirmer certaines infections en réalisant des analyses des téléphones, lorsqu’il était possible d’entrer en contact avec les journalistes de façon sécurisée. Nombre d'entre eux ont enquêté sur des questions d'intérêt public cruciales et ont demandé des comptes à leur gouvernement par le biais de leur travail.

La liste ci-dessous n’est pas exhaustive et inclut à la fois des cas où l’infection du téléphone a pu être confirmée et des cas où nous n’avons pas pu analyser le téléphone.