Corruption, népotisme et « système Wi-Fi » : comment le Kirghizistan est devenu une porte d’entrée du trafic de voitures vers la Russie

Le Kirghizistan fait office de plaque tournante de la contrebande de voitures du luxe vers la Russie. Malgré les sanctions occidentales, ces bolides trônent plus que jamais derrière les vitrines de concessionnaires moscovites. Un business juteux sur lequel enquêtaient des journalistes aujourd’hui emprisonnés et auquel participent des proches du neveu du président kirghiz Sadyr Japarov ainsi qu’un sportif de haut niveau lituanien.

(Crédit : capture d’écran du site de Berg Auto Premium – Forbidden Stories)

Nos révélations
  • Avant d’être arrêtés, les journalistes kirghizes de Temirov Live enquêtaient sur l’import de voitures de luxe en Russie via le Kirghizstan. Des amis du neveu du président kirghiz sont liés à un concessionnaire moscovite, Berg Auto.
  • Selon Berg Auto, il est possible de passer commande sur le site officiel de la marque allemande Porsche et de recevoir le véhicule en Russie, malgré les sanctions.
  • Les voitures sont acheminées d’Europe par avion jusqu’à Bichkek, ou en Géorgie par ferry, avant de rejoindre la Russie.
  • Le fondateur du showroom moscovite de Berg Auto est un ancien cavalier de haut niveau lituanien opérant sous le nom de Mark Berg en Russie.

Par Eloïse Layan

26 Février 2025

Avec Bolot Temirov (Temirov Live), Eldiyar Arykbaev (OCCRP), Anastasia Korotkova (iStories), Dajana Kollig (Paper Trail Media), Miglė Krancevičiūtė (Siena), Šarūnas Černiauskas (Siena), Olesya Shmagun (Novaya Gazeta Europe), Leila Bektur (Forbidden Stories)

Le concessionnaire de voitures de luxe est sûr de son coup. La Porsche 911 Turbo qu’une journaliste membre du projet Sanction Breakers prétend vouloir acquérir viendra d’Allemagne : « la voiture, le pays de manufacture, tout sera européen ! » , explique-t-il au téléphone, depuis Moscou.

Le véhicule reste pourtant, en théorie, soumis aux sanctions européennes visant la Russie. Depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022, les produits de luxe occidentaux – notamment les voitures de plus de 50 000 euros – sont interdits à l’exportation vers le pays. 

Pour le vendeur moscovite, qu’importe,  même s’il faut user de stratagèmes et faire des détours : « La voiture sera transportée par avion, depuis l’Europe jusqu’à Bichkek au Kirghizistan. Et ensuite par camion jusqu’à Moscou (…) Nous pouvons sinon l’envoyer en ferry jusqu’en Georgie, puis l’acheminer jusqu’en Russie ».

Selon lui, nous pouvons même choisir directement les options du véhicule – couleur, jantes, sièges – sur le site officiel de la marque allemande, dans les 500.000 euros. « Nous avons une logistique très complexe à cause des restrictions mais tout est possible ! » assure le vendeur  qui dit avoir beaucoup de relations à l’étranger car « avant, nous travaillions tous dans les salons de marques officielles ».

Berg Auto propose plus de cent voitures : des Mercedes, des Lamborghini ou encore une Rolls-Royce à plus de un million d’euros. (Crédit : capture d’écran du site de Berg Auto Premium – Forbidden Stories)

Temirov Live, un média persécuté par le pouvoir kirghiz

Si nous nous sommes fait passer pour une cliente russe et avons appelé ce concessionnaire en particulier, c’est après avoir été alerté par Bolot Temirov, un journaliste kirghiz, du média indépendant Temirov Live. Une source lui a signalé que des Kirghizes proches du pouvoir sont liés à un magasin de voitures de luxe dénommé Berg Auto et situé le long de  l’autoroute Novorizhskoe, à 15 km du centre de Moscou.

C’était en novembre 2024, quelques semaines seulement après la condamnation de la femme de Bolot Temirov, Makhabat Tazhibek Kyzy, rédactrice en chef de Temirov Live, à six ans de prison. Dix mois plus tôt, onze journalistes et anciens journalistes du média avaient été arrêtés, les bureaux perquisitionnés, leurs téléphones saisis. Les autorités avaient consulté leurs échanges sur la messagerie cryptée Signal.

Au centre, la journaliste de 33 ans Makhabat Tazhibek-kyzy et le journaliste et poète Azamat Ishenbekov, condamnés à six ans et cinq ans de prison. (Crédit : Privé)

Dans le dossier d’enquête consulté par Forbidden Stories et ses partenaires, dix groupes Signal sont recensés. Parmi eux, la boucle « авто » (« auto ») prévoyait d’enquêter sur l’implication présumée de proches du président du Kirghizistan Sadyr Japarov dans le trafic de voiture de luxe vers la Russie, et notamment les amis de son neveu, Eskat Nurkozhoev. Le 16 octobre 2024, le président Japarov déclarait pourtant : « en tant que membre des Nations Unies, nous ne faisons pas du commerce avec des biens sanctionnés » tout en rappelant qu’étant un pays enclavé d’Asie centrale, le Kirghizistan ne pouvait pas se passer des échanges avec la Russie .

Extrait du dossier pénal consulté par Forbidden Stories et ses partenaires, décrivant la boucle signal « Auto ». (Crédit : Forbidden Stories)

Forbidden Stories et ses partenaires ont poursuivi l’enquête de Temirov Live, en lien avec Bolot Temirov, réfugié en Europe depuis 2022 et membre du réseau SafeBox Network de Forbidden Stories.

Inauguration pour l'anniversaire de Vladimir Poutine

Berg Auto est un nouveau venu dans l’univers des voitures de luxe. Le showroom a ouvert ses portes le 7 octobre 2023, « le jour de l’anniversaire de Vladimir Poutine. C’était ma décision », raconte le fondateur Mark Alexandrovitch Berg dans une interview à la revue russe Svetskiy Petersburg. Polo noir, bras musclés, montre Audemars Piguet au poignet et belle allure, il explique que l’aventure a commencé « avec l’imposition des sanctions » contre la Russie. Il affirme suivre le dispositif des « importations parallèles », c’est-à-dire l’importation de biens sans l’autorisation des constructeurs concernés.

Mark Berg lors d’une interview au magazine Svetskiy Petersburg (avril 2024) ; et lors de l’inauguration du showroom en octobre 2023. (Crédits : capture d’écran du site Internet de Svetskiy Petersburg et du site de Berg Auto Premium – Forbidden Stories)

Les marques sont prestigieuses. Le jour de l’inauguration de la boutique de Berg Auto, on trouve par exemple sur le tapis rouge une Rolls Royce Cullinan noire, ornée de sa statuette ailée. Prix estimé : 1,12 million d’euros. Le catalogue est tout aussi luxueux. Une Porsche Cayenne Coupé, une Lamborghini orange métallisée, une Tesla Cybertruck 2024, ou encore la toute dernière Rolls-Royce Spectre… Au total, 100 voitures disponibles à la vente, pour une valeur totale de près de 16 millions d’euros, qui peuvent être payées en cash, et qui viennent « du monde entier ». « Nous ne connaissons pas de frontières » proclame le site du concessionnaire.
« Leurs voitures sont très exclusives, et très rares. Certaines sont produites à moins de deux-cents exemplaires par an. Ce sont des voitures très difficiles à obtenir, même pour un concessionnaire européen » décrypte Laurynas Boguševičius, ancien numéro un de Tesla en Lituanie.

 

Pour un expert russe de l’industrie automobile qui a requis l’anonymat, « il est évident qu’un montant significatif a été investi dans ce business. De plus, l’emplacement est très rentable, entouré d’autres concessionnaires de luxe, avec une clientèle qui a les moyens. Il faut un certain levier, c’est-à-dire de l’argent ou des connaissances dans l’administration, pour obtenir un tel emplacement ».

Un cavalier lituanien

Selon nos informations, le directeur russe du concessionnaire, Mark Berg, est aussi citoyen de l’Union Européenne. S’il rappelle au magazine Svetskiy Petersburg ses sept années de course automobile, il oublie de préciser qu’il a jadis été un grand sportif, acclamé dans une autre discipline et dans un autre pays. Car après avoir utilisé des logiciels de reconnaissance faciale et consulté plusieurs documents, nous avons découvert la véritable identité de Mark Berg.

Reportages consacrés au cavalier Benas Gutkauskas en 2011 et 2019, depuis devenu Mark Berg. (Crédit : Capture d’écran du site de Vakarų ekspresas et de Maxima Equisport  – Forbidden Stories)

En Lituanie – pays membre de l’UE – il est connu sous son nom de naissance, Benas Gutkauskas. Des dizaines d’articles lui sont consacrés. Côté face, il est décrit comme « le meilleur cavalier du pays », il atteint les phases finales de la Coupe du monde à Genève en 2010. Côté pile, son nom apparaît dans la rubrique fait-divers, poursuivi à trois reprises pour violences et troubles à l’ordre public, après avoir notamment battu un homme avec une crosse de hockey.

Mark Berg, alias Benas Gutkauskas, n’a pas répondu à nos appels et emails répétés. A Vilnius, les autorités ont confirmé que Benas Gutkauskas avait toujours la nationalité lituanienne, sans être au courant de sa nationalité russe. Dans le pays, la double nationalité n’est pourtant autorisée qu’à titre exceptionnel.

Protégez votre travail

Vous êtes journaliste et vous êtes menacé en raison de vos enquêtes ? Sécurisez vos informations auprès de Forbidden Stories.

Berg Auto lié à des membres de l’élite kirghize

En ligne, le compte berg.auto a son pendant kirghiz, berg_auto.kg. Une visite sur ses réseaux sociaux permet de relier cette entreprise à des proches du pouvoir kirghiz évoqués par la source de Temirov Live. En scrutant ce compte instagram nous tombons sur le boxeur kirghiz Samat Abdyrakhmanov (491K followers), « un passionné de voitures » selon berg_auto.kg, qui se rend au showroom de Moscou essayer une Mercedes peu après l’inauguration. Nous repérons aussi une mention « j’aime » de Ruslan Kydyrmyshev, le conseiller du président Japarov.

Sur berg_auto.kg, un « j’aime » de Ruslan Kydyrmyshev, figure populaire au Kirghizistan et conseiller du président Japarov (Crédit : Capture d’écran Instagram du compte @berg_auto.kg – Forbidden Stories)

Surtout, sur les photos de l’inauguration de Berg Auto à Moscou, entre les coupes de champagne, les ballons et les rubans rouges, se trouve Adilet Tildebayev. La trentaine, c’est un proche d’Eskat Nurkozhoev, le neveu du président Japarov. Ils appartiennent à la même bande d’amis : une photo les montre en groupe, neuf copains, de nuit, sur un parking. Sur un autre cliché posté sur les réseaux, Adilet Tildebayev est bras dessous bras dessus avec Adilet Nirlanbek Uulu, qui a directement travaillé pour le président kirghiz Sadyr Japarov, et dont  le témoin de mariage n’est autre qu’Eskat Nurkozhoev.

Au centre, Eskat Nurkozhoev et à sa droite, Adilet Tildebayev. // Adilet Tildebayev à un repas avec Adilet Nirlanbek Uulu. (Crédit : capture d’écran compte TikTok @adilet0800- Forbidden Stories) // Adilet Tildebayev à l’inauguration de Berg Auto

Du côté des fournisseurs de Berg Auto, là encore nous retrouvons un proche du neveu du président. Il s’appelle Syrgakbek Atyshov et sur TikTok, il explique comment deux Range Rovers fabriqués en Corée du Sud vont être livrées à Bichkek, puis « à Moscou en trois jours » par la société Kurman.trading à Aziz Jyrgalbekov, un de leurs clients réguliers qui gère la page Instagram berg_auto.kg. 

Depuis son accession au pouvoir en 2021, Sadyr Japarov – un temps figure de l’opposition, exilé, puis emprisonné durant trois ans – n’a cessé de se présenter comme un président anti-clientélisme, anti-favoritisme et anti-corruption, contre laquelle il affirme mener « un combat sans-merci ».

Alors, face à ces déclarations, les médias indépendants kirghizes passent au crible les activités du président, de son fils et de ses neveux. « C’est important pour nous car nous avons déjà connu par le passé des dirigeants qui ont établi un système clanique, basé sur la famille ; des périodes où l’État n’était pour eux qu’une manière de s’enrichir, eux et leurs proches », explique Bolot Temirov. En mai 2024, il révélait avec l’OCCRP que des marchés publics avaient été octroyés à des intermédiaires, notamment à un ami du fils du président Japarov.

Si les amis de ce neveu de Sadyr Japarov apparaissent impliqués dans Berg Auto, nous n’avons pas pu établir si le neveu du président, Eskat Nurkozhoev, participe lui-même à l’affaire ou en tire bénéfice.

Contacté, Aziz Jyrgalbekov nous explique de son côté que « Bichkek est petit, tout le monde est ami, tout le monde se connaît et travaille ensemble ». Interrogé sur la proximité entre ses partenaires de business et le neveu du président kirghiz, il rétorque : «  cela n’a aucun impact ».  

Au centre, Eskat Nurkozhoev et à sa droite, Adilet Tildebayev. // Adilet Tildebayev à un repas avec Adilet Nirlanbek Uulu. (Crédit : capture d’écran compte TikTok @adilet0800- Forbidden Stories)

Les exportations de voitures vers le Kirghizistan en hausse de 1100 %

Notre enquête nous a permis de mettre au jour les mécanismes de contournement des sanctions occidentales par la Russie. Exporter une voiture de luxe à Moscou depuis l’Europe est illégal. Mais importer une voiture européenne à Bichkek est parfaitement légal, tout comme exporter une voiture de Bichkek à Moscou. Les concessionnaires s’en sortent donc en passant par des pays tiers, notamment en Asie centrale, comme le Kirghizistan.

Pour preuve, entre 2019 et 2021, il y a eu pour 212 millions d’euros de véhicules importés au Kirghizistan ; en 2023, ce chiffre monte à 2,6 milliards d’euros, soit une hausse vertigineuse de plus de 1100 %. « Cela signifierait presque que toutes les familles du Kirghizstan auraient changé de véhicules… Donc on suppose plutôt que le pays est devenu une plaque tournante vers la Russie » décrypte l’économiste Carl Grekou, membre du CEPII et du laboratoire de recherche EconomiX-CNRS.  

Des documents des douanes russes que nous avons pu consulter font état de voitures, et pièces de voitures en provenance d’Allemagne, de Pologne ou encore des Pays-Bas, entrées dans le pays en 2023 via le Kirghizistan. Près de 900 pièces et équipements de marque BMW, 820 pour Mercedes ou encore  230 pour Porsche.

Bichkek peut aussi s’appuyer sur un savoir-faire local développé depuis plusieurs années : « l’import-export, notamment de voitures, est très populaire au Kirghizistan » explique Temur Umarov, chercheur au Carnegie Russia Eurasia Center qui a aussi travaillé dans l’industrie automobile. « Le pays n’a pas beaucoup de ressources naturelles, contrairement au Kazakhstan et ses immenses ressources pétrolières, ou à l’Ouzbékistan avec son gaz et son coton. Donc ses élites – et toute la société – essaient de trouver d’autres manières de se faire de l’argent ».

Autre point clé selon le chercheur : un régime douanier favorable. « Les taxes sont plus élevées en Russie qu’au Kirghizistan (…) C’est ce qui a permis, en plus des sanctions, au Kirghizistan de devenir ce petit hub d’import-export », explique-t-il.

Le « système Wi-Fi » pour contourner les sanctions occidentales

Le pays se distingue donc par un dispositif très ingénieux de contournement des sanctions. Certaines voitures ne transitent même pas par le Kirghizistan et cependant, elles présentent un tampon des douanes kirghizes.

Grâce au VIN (Numéro d’Identification du Véhicule) nous avons retracé le trajet de cette Mercedes-Benz. Le véhicule a été importé d’Allemagne par un individu basé à Bichkek avant d’être exposée chez Berg Auto à Moscou. (Crédit : Capture d’écran – Forbidden Stories)

C’est « une option assez facile et rapide » explique le vendeur de Berg Auto à notre consoeur se faisant passer pour une cliente. Ce que confirme notre contact russe qui travaille dans le secteur à Moscou : « Chez les importateurs russes peu scrupuleux, l’enregistrement de véhicules au Kirghizistan, sous le nom d’individus, des sortes de prête-noms, a été une pratique très répandue. Et puis, c’est plus simple d’avoir affaire aux douanes kirghizes, c’est facile de sous estimer le prix des véhicules pour payer moins de taxes…  Notamment à cause de la corruption et de leur manque de moyens ».

Au sein des douanes kirghizes, et sous couvert d’anonymat, un fonctionnaire s’est confié à un journaliste de notre consortium sur cette combine : « Les voitures de sport peuvent aller directement en Russie, mais elles sont enregistrées chez nous. Les documents arrivent ici, mais pas la voiture. On appelle ça ‘le système Wi-Fi’ » . Comprendre : tout cela se fait à distance. 

« Tout le monde le sait ! Vous pouvez aller chez un courtier, il vous le dira ouvertement », résume notre source. « C’est un service qui coûte autour de 2 000 dollars. Alors bien sûr, c’est illégal, car au final, la voiture n’est pas présente physiquement au Kirghizistan ».

Aziz Jyrgalbekov qui gère la partie Kirghize de Berg Auto déclare cependant ne pas avoir recours au système wi-fi : « On nous a proposé ce service plus d’une fois, mais nous avons refusé parce que pour nous, le moment du passage de la frontière est important, pour avoir tous les documents (…) Et les Russes sont pointilleux. Au total, cela fait gagner à peine trois jours. Pourquoi risquer sa réputation pour trois jours ? »  

Saisies en Europe

Dans les pays de l’Union Européenne, l’exportation de biens sanctionnés vers la Russie est illégale. En Allemagne les enquêtes se multiplient pour « violation du Foreign Trade Act ». Un concessionnaire de Bochum est ainsi soupçonné d’avoir envoyé pour 5 millions d’euros de voitures de luxe en Russie ; un autre d’Aschaffenburg, pour 10 millions d’euros. En juin dernier, soixante douaniers ont mené une opération à Germersheim, près de la frontière française : « les accusés auraient dit aux autorités allemandes que les exportations étaient destinés aux pays voisins de la Russie : Kazakhstan, Kirghizistan, Biélorussie ou Turquie, ce qui est faux. Les voitures étaient vendues en Russie » expose le communiqué de presse du bureau du procureur.

Contactées, les marques Mercedes, Rolls Royce (BMW), et Porsche ont déclaré respecter les sanctions contre la Russie, tout en critiquant des comportements non autorisés de vendeurs tiers. Porsche a par ailleurs souligné n’avoir aucun lien avec Berg Auto. De notre côté, nous avons bien évidemment abandonné toute commande de Porsche 911 Turbo.

Voir aussi

Boeing_737-700
Photo 1
KANDINSKY-COUV