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À Gaza, les journalistes filmant avec des drones dans le viseur de l’armée israélienne
Parmi les rares journalistes qui ont utilisé des drones pour documenter d’en haut les destructions occasionnées par l’armée israélienne, au moins cinq ont été tués ou grièvement blessés par des tirs de précision. La dernière victime, Mahmoud Isleem Al-Basos, collaborateur pour le Gaza project, a été tuée par l’armée israélienne le 15 mars dernier alors qu’un cessez-le-feu était toujours en vigueur. Les témoignages de leurs collègues survivants, corroborés par des échanges avec des sources militaires israéliennes, démontrent l’absence de règles claires transmises aux soldats pour distinguer les journalistes utilisant des drones des combattants.
(Crédit : Ann Kiernan / Bellingcat)
- Depuis octobre 2023, les journalistes palestiniens ont été empêchés de filmer Gaza depuis les airs.
- Faute de règles d’engagement claires, certains militaires israéliens considèrent les journalistes filmant avec des drones comme des cibles légitimes.
- À partir d'images capturées par drone, nous avons réalisé une carte 3D de Gaza pour montrer l'étendue des destructions dans des zones que les journalistes ont été empêchés de couvrir.
- Mahmoud Isleem Al-Basos, le journaliste à l’origine des images utilisées pour cette carte, a été tué quelques temps après par l’armée israélienne, alors qu’il filmait par drone les activités d’une ONG pendant le cessez-le-feu.
Par Youssr Youssef et Magdalena Hervada (Forbidden Stories)
March 27, 2025
Avec Jake Godin (Bellingcat), Thomas Bordeaux (bénévole du Global Authentification Project de Bellingcat), Hoda Osman (ARIJ).
Mariana Abreu (Forbidden Stories), Zarifa Abou Qoura (ARIJ), Charlotte Maher (Bellingcat), Maria Retter (Paper Trail Media) ont également contribué à cet article.
Le 15 février 2024, des images diffusées par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) font le tour du monde.
Quatre mois après le début de la guerre menée par Israël à Gaza à la suite des attaques du Hamas le 7 octobre 2023, beaucoup prennent conscience de l’ampleur du désastre dans le nord du territoire palestinien : des dizaines de bâtiments éventrés ou partiellement effondrés dans le camp de réfugiés Al-Shati, un horizon de ruines.
Ces images ont été tournées au moyen d’un drone par Abdallah Al-Hajj. Neuf jours après leur mise en ligne, le 24 février 2024, ce journaliste palestinien est grièvement blessé par une frappe de l’armée israélienne, qui tue son neveu de 18 ans et un pêcheur. Un temps donné pour mort, il perd ses deux jambes. Lui qui explique avoir travaillé plus d’une dizaine d’années pour l’UNRWA, est convaincu d’avoir été délibérément visé par l’armée israélienne : « Deux jours après que j’aie été ciblé, ma maison a été frappée. Mais pourquoi ? (…) Pour détruire toutes les archives que j’avais. J’avais un stock d’archives accumulées pendant vingt ans sur toute la bande de Gaza. Imagine-toi que de toutes mes archives, il ne reste que quelques images. »
Il faut dire qu’il était alors l’un des rares journalistes restés dans la zone, après l’ordre d’évacuation vers le sud de la bande de Gaza donné aux habitants par l’armée israélienne. Impossible pour Abdallah Al-Hajj, qui ne pouvait abandonner ses parents, trop âgés pour cette traversée éprouvante. Certains de ses compatriotes croisés au cours de ses reportages en étaient réduits à manger de la nourriture destinée aux animaux. « À chaque fois qu’ils me voyaient avec mon drone et ma caméra, ils me demandaient de montrer au monde ce qui se passait à Gaza », explique-t-il dans une interview donnée à nos partenaires du Monde. Alors il est retourné à Al-Shati.
« Filmer avec des drones est essentiel pour montrer l'étendue des destructions »
Au téléphone avec Forbidden Stories, Abdallah Al-Hajj énumère les précautions qu’il a prises sur le terrain : il a tourné avec son drone lors de l’unique semaine de trêve de novembre 2023. Quelques mois plus tard, en temps de guerre, il filme brièvement autour de « cinq minutes », « pas très haut à une cinquantaine de mètres » au-dessus de sa tête, comme ses images le confirment. En revanche, il n’enfile pas son gilet presse ; selon lui, cela reviendrait à se désigner comme une cible pour l’armée. Mais surtout, le jour où il est victime de la frappe de drone, l’armée israélienne s’est apparemment retirée de la zone.
D’après une analyse d’images satellites réalisée par nos partenaires de Bellingcat, les véhicules militaires les plus proches d’Al-Shati se trouvent à environ 2,5 km du camp de réfugiés, le 8 février 2024. Une semaine plus tard, les véhicules disparaissent des images. D’après la presse israélienne, l’armée a en effet mené une opération militaire de deux semaines dans le secteur d’Al-Shati, et qui s’est terminée le 15 février. Le 24, il n’en réchappera pas pour autant : « Si j’avais été visé dans une zone [où il y avait des opérations militaires] on aurait pu me dire : “Par Dieu, Abdallah, ce n’est pas raisonnable d’avoir utilisé ton drone [là-bas] .” Mais là, j’étais dans une zone éloignée de tout, près de la mer, dans un espace dégagé ! », s’indigne-t-il auprès de Forbidden Stories.
Interrogée l’an dernier par Forbidden Stories, l’armée israélienne affirme avoir « éliminé par un avion de l’armée de l’air israélienne » une « cellule terroriste utilisant un drone, représentant une menace imminente pour les forces dans la région de Shati ». « Si j’appartenais au Hamas, je n’aurais jamais pu quitter la bande de Gaza pour recevoir des soins médicaux », dément Abdallah Al-Hajj.
Face aux attaques répétées contre la presse palestinienne, certains ont fait le choix de renoncer à filmer avec leur drone dès le début de la guerre, comme Soliman Hijjy. Parmi les premiers journalistes de Gaza à avoir utilisé un drone, il a couvert sans relâche chaque conflit qui secouait la région, et son travail a été distingué par plusieurs prix internationaux. Mais cette fois-ci, amer, il affirme à Forbidden Stories qu’à Gaza, « l’armée israélienne nous cible sans preuve et invente des prétextes (…) C’est une façon d’empêcher que l’histoire soit transmise avec une image claire. »
Exposition « Gaza vue du ciel » du journaliste Soliman Hijjy à la Press House – Palestine, un mois avant le début de la guerre.
Comme Soliman Hijjy ou Abdallah Al-Hajj, Shadi Al-Tabatibi a passé des heures à filmer Gaza avant la guerre, notamment ses sites historiques, dont il aimait « capturer la beauté ». Après le 7 octobre, il a voulu en documenter les dévastations. Aujourd’hui réfugié au Caire, il témoigne longuement dans le cadre du Gaza Project. Shadi se souvient très bien de ce 24 février où tout a basculé, quand il a appris la frappe visant son confrère : « C’est le moment où je me suis dit “khalass” [stop], j’arrête de filmer » Et pourtant, souligne le jeune journaliste, « filmer avec des drones est essentiel pour montrer l’étendue réelle des destructions, que les images au sol ne peuvent pas saisir entièrement ».
Moustafa Thuraya et Shadi Al-Tabatibi dans une tente à Rafah, avec des amis. Les deux journalistes partaient souvent filmer ensemble à l’aide de leurs drones.
La frappe sur Abdallah Al-Hajj était loin d’être la première visant l’un de ses collègues. Shadi Al-Tabatibi se souvient avec émotion de ce 7 janvier 2024, quand son ami Moustafa Thuraya, journaliste indépendant pour plusieurs médias dont Al Jazeera et l’AFP, est parti filmer ce qui allait être son dernier reportage : « Ce jour-là, Moustafa m’a demandé de l’accompagner, mais je n’ai pas pu y aller car ma femme devait emmener notre fille, née pendant la guerre, se faire vacciner », raconte-t-il. Le voilà qui échappe à la mort une première fois.
Le journaliste Motaz Azaiza s’est fait connaître mondialement grâce à ses images de Gaza, avec des variations de plans qui révèlent l’étendue des dégâts causés par les bombardements. Fin novembre 2023, il accuse l’armée israélienne d’avoir pris le contrôle de son drone et de l’avoir déplacé derrière les lignes israéliennes, une zone qui lui est inaccessible. Après la mort de Moustafa Thuraya en janvier 2024, et seulement quelques jours avant son évacuation, Motaz Azaiza annonce qu’il ne filmera plus par drone et s’excuse auprès des internautes de ne pouvoir montrer l’étendue de la destruction. Plusieurs dronistes interrogés par Forbidden Stories, dont Shadi Al-Tabatibi, ont également témoigné avoir perdu le contrôle de leur appareil. L’armée israélienne n’a pas répondu à nos questions sur ce sujet.
Le lendemain de cette frappe, l’armée israélienne a annoncé avoir « identifié et frappé un terroriste utilisant un [drone] qui constituait une menace immédiate pour les soldats israéliens ». Elle diffuse même ce qu’elle présente comme des preuves reliant Moustafa Thuraya au Hamas. L’armée israélienne n’a pas fourni d’explications aux partenaires du Gaza Project permettant d’authentifier ces documents. Selon une enquête du Washington Post, Thuraya avait auparavant travaillé environ cinq ans comme photographe au ministère des Affaires religieuses du gouvernement de Gaza. Par ailleurs, selon le même journal, les images filmées par Moustafa Thuraya et des images satellites de la zone, ne révèlent aucune présence militaire israélienne. Ni aucun élément qui aurait pu faire des journalistes une menace pour l’armée.
« J’avais peur d'être ciblé dans ma propre maison »
Après ces deux ciblages, difficile de filmer à nouveau avec un drone. Le responsable de sécurité d’un grand média international date de ce mois de janvier 2024 la décision de ralentir l’utilisation de ces caméras avant d’arrêter totalement en avril : « Je me souviens du moment où on s’est dit : là, on stoppe, on arrête. C’était une période qui était tellement dense en mauvaises nouvelles qu’il était devenu impossible de continuer ».
Photographie postée sur Facebook par le journaliste Shadi Al-Tabatibi lorsqu’il utilisait toujours son drone au début de la guerre. En légende, il indique : « Nous sommes toujours en vie, entre témoin et martyr. »
Car l’hécatombe n’est pas finie. Shadi Al-Tabatibi va perdre d’autres de ses amis dronistes. Il se souvient de ses discussions avec ses amis Ayman et Ibrahim Al-Gharbawi. Les deux frères de 23 et 32 ans – dont l’un s’était réjoui sur les réseaux sociaux des attaques du 7 octobre avant d’être plus critique envers les autorités de Gaza au fil de la guerre – avaient vu leur studio photo, fruit de « onze années de travail acharné » détruit par les bombardements. Malgré cela, ils ne s’étaient pas découragés. « Ibrahim m’a dit qu’il venait d’acheter un drone et qu’il voulait commencer à l’utiliser et m’a demandé de venir l’aider à le piloter. Je lui ai répondu : “Ce n’est vraiment pas le bon moment, la situation est effrayante.” » Ibrahim et Ayman ont eu à peine le temps de l’essayer. Le 26 avril 2024, ils sont tués par une frappe aérienne, pendant ou juste après leur tournage, selon les témoignages. Ils ne portaient pas de gilet de presse.
En mai 2024, Shadi prend enfin la route du Caire, laissant derrière lui les fantômes de ses amis morts à Gaza. Avant de partir, il laisse l’un de ses drones à son ami Mohammed Abu Saada, tué trois mois plus tard, dans le bombardement de la maison de son oncle avec trois de ses cousins. Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), peu avant sa mort, Mohammed Abu Saada avait confié à sa mère que « l’armée israélienne tuait délibérément toute personne qui possédait un drone et qui l’utilisait pour filmer ». Shadi lui-même partageait cette crainte : « J’avais peur d’être ciblé dans ma propre maison, avec ma femme et mes enfants. Je me sentais menacé en permanence », confie-t-il.
« Si on voit quelqu’un piloter un drone, l’idée est qu’il faut tirer, sans poser de questions »
Michael Ofer-Ziv ne connaît ni les frères Al-Gharbawi, ni Moustafa Thuraya, ni Mohammed Abu Saada, ni aucun autre des journalistes gazaouis utilisateurs de drones. Pendant les deux premiers mois de la guerre, il se trouvait à la frontière de Gaza, dans le centre militaire israélien de Sde Teiman. Son rôle : vérifier que l’armée israélienne ne tire pas sur ses propres soldats.
« À aucun moment durant cette guerre, je n’ai reçu un document officiel énonçant les règles d’engagement. Et c’est un problème, car cela laisse beaucoup de place à l’interprétation. » Quant à la conduite à adopter face à des drones, « l’ambiance générale » dans la salle de commandement est sans équivoque : « Si on voit quelqu’un piloter un drone, et que ce n’est pas le nôtre, l’idée est qu’il faut tirer sur le drone et la personne qui l’utilise, sans poser de questions. » Quid des journalistes ? « On n’en a pas parlé », affirme-t-il à Forbidden Stories. Interrogée sur les règles d’engagements données à ses soldats, l’armée israélienne a déclaré se référer au droit des conflits armés et refuser de « commenter les directives opérationnelles, celles-ci étant classifiées ». En juin 2024, après une période de réflexion, Ofer-Ziv a officiellement refusé de retourner au service, une décision qui pourrait entraîner des sanctions, y compris une peine de prison.
Interrogés sur la question du ciblage des journalistes utilisant des drones, des militaires israéliens de haut rang ayant quitté leurs fonctions peuvent aujourd’hui s’exprimer publiquement. Mais leurs analyses restent incertaines, confirmant l’absence de règles claires constatée par Michael Ofer-Ziv. Ainsi, le lieutenant-colonel de réserve Maurice Hirsch, qui a servi pendant 19 ans dans le corps des juristes de l’armée israélienne affirme à nos partenaires de Paper Trail Media que si un soldat aperçoit un drone dans une zone de combat à proximité des forces combattantes, « [il] ne présumerai[t] certainement pas qu’une quelconque faute ait été commise si ce drone et ses opérateurs avaient été pris pour cible (…) il ne serait pas déraisonnable de supposer qu’elles font partie d’une force ennemie. » Ni Moustafa Thuraya, ni Abdallah Al-Hajj n’étaient dans une zone de combat, et tous deux ont été visés après avoir filmé.
Photo postée par le journaliste Yasser Murtaja le 24 mars 2018, deux semaines avant d’être tué par l’armée israélienne. En légende il indique:
« Un jour viendra où je prendrai cette photo depuis le ciel, et non depuis la terre !
Je m’appelle Yasser Mourtaja,
j’ai 30 ans,
j’habite dans la ville de Gaza,
et je n’ai jamais voyagé ! »
Pourtant, dès 2020 au moins, le Ministère de la Justice israélien semblait parfaitement conscient des exigences du droit international en la matière. En effet, une note interne du bureau du Procureur général israélien, issue d’un échange de mails, obtenu par l’association Distributed Denial of Secrets et consulté par Forbidden Stories, s’inquiétait des propos tenus par le ministre de la Défense de l’époque, Avigdor Liberman. Celui-ci avait réagi à la mort du journaliste Yasser Murtaja, tué alors qu’il couvrait la Grande marche du retour en 2018 : « Je ne sais pas qui il est, photographe ou non, mais quiconque utilise un drone au-dessus des soldats des forces de défense israélienne doit comprendre qu’il se met en danger ». Selon les auteurs de la note, une telle déclaration pourrait laisser entendre qu’il n’existerait « aucune distinction – voire qu’il n’y aurait dans les faits aucune distinction – entre les journalistes et les activistes qui lancent des drones au-dessus des forces armées israéliennes ». Le Ministère de la Justice craint ainsi que ces propos soient exploités par le Comité d’enquête des Nations unies pour « remettre en cause les affirmations d’Israël selon lesquelles il respecte les lois de la guerre ». Le Ministère de la Justice n’a pas répondu aux questions de Forbidden Stories au sujet de cette note interne.
Mahmoud Isleem Al-Basos : le dernier journaliste droniste tué par l’armée israélienne
Après la mort de tant de journalistes, il ne restait à Shadi qu’un seul ami proche à Gaza possédant un drone. Il avait déjà fourni à plusieurs reprises des images pour les agences de presse Reuters et Anadolu. Au début du mois de mars, pendant le cessez-le-feu, Forbidden Stories demande alors à Mahmoud Samir Isleem Al-Basos de filmer Gaza. L’idée : poursuivre le travail des journalistes dronistes tués ou blessés pendant la guerre, tout en permettant aux lecteurs de visualiser l’ampleur sans précédent des destructions à travers des cartes détaillées en 3D.
Le samedi 15 mars, il est tué alors qu’il est en mission pour la fondation caritative Al-Khair à Beit Lahia dans le nord de la bande de Gaza. D’après son cousin cité par le CPJ, il portait son gilet et son casque de presse. Dans la matinée, ces deux frappes aériennes israéliennes ont tué au moins six autres personnes. Parmi elles : des travailleurs humanitaires et des cameramen dépêchés par Al-Khair. L’ONG explique qu’elle filmait avec un drone la préparation d’un repas de ramadan et la future extension d’un camp de réfugiés.
L’armée israélienne affirme que ces frappes visaient des « terroristes » – dont deux opéraient avec un drone – et diffuse dans la foulée une liste de noms et de photos remplie d’erreurs. Mahmoud Samir Isleem Al-Basos n’y est pas mentionné et sa photo ne figure pas dans la liste. À la place, on retrouve un nom qui lui ressemble, d’un individu décrit par l’armée israélienne comme « un terroriste du Hamas opérant sous couverture journalistique ». D’après nos recherches, la personne nommée par l’armée n’a aucun lien direct avec le photographe Mahmoud Samir Isleem et n’a pas été tué lors de la frappe. L’armée dénonce par ailleurs un lien entre le drone utilisé à Beit Lahia et le Jihad islamique, sans fournir aucune preuve.
Selon des journalistes qui le connaissaient, la Fondation Al-Khair et un représentant du Hamas que nous avons interrogés, notre collègue Mahmoud Samir Isleem Al-Basos n’a pas d’affiliation avec le Hamas ni avec le Jihad islamique. Nos partenaires de Bellingcat ont par ailleurs géolocalisé les deux frappes à Beit Lahia : la première à environ 2 km de la frontière israélienne et d’une position de l’armée israélienne, la seconde à environ 3 km. La présence d’un drone à cette distance représentait-elle une menace pour l’armée israélienne comme cette dernière l’affirme ? Sollicitée à deux reprises par notre consortium afin de fournir des preuves à l’appui de ces accusations, l’armée a déclaré qu’elle ne « donnerait pas plus de détails sur les déclarations publiées ». Plus globalement, elle indique « rejet[er] catégoriquement l’allégation d’une attaque systémique contre les journalistes ».
« Israël a formulé à plusieurs reprises des accusations similaires sans jamais fournir de preuves crédibles », explique Doja Daoud, du CPJ. « Nous savons que cette pratique met en danger les journalistes et érode la confiance du public envers les journalistes palestiniens qui couvrent la situation à Gaza ». Le CPJ vient d’ajouter Mahmoud Samir Isleem Al-Basos à sa liste des journalistes tués par l’armée israélienne et parle, dans son cas, d’un « meurtre ».
Vous pouvez retrouver cette enquête en vidéo, réalisée par Charlotte Maher (Bellingcat).
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