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Carmen Aristegui

Mexique

Surveillance

Carmen Aristegui a été visée avec le logiciel espion Pegasus entre 2015 et 2016. Après une analyse de son téléphone par le laboratoire de recherche canadien Citizen Lab, des SMS contenant des liens avec le logiciel virus Pegasus ont été identifiés et publiés dans le rapport Gobierno Espia en 2017. Ce rapport a également révélé le ciblage de plusieurs personnes dans l’entourage de la journaliste à la même époque : ses collègues Sebastián Barragán et Rafael Cabrera mais aussi son fils Emilio Aristegui, alors agé de 16 ans.

D’après les données auxquelles ont eu accès Forbidden Stories et ses partenaires, trois autres proches de Carmen Aristegui ont également été sélectionnés pour être ciblés en 2016 avec le logiciel de NSO : sa sœur Teresa Aristegui, sa productrice à CNN Karina Maciel et son ex-assistante Sandra Nogales.

Qui est-elle ?

Carmen Aristegui est le visage le plus connu du journalisme d’investigation au Mexique. Elle est reconnue pour ses reportages critiques du gouvernement mexicain. En 2015, elle est renvoyée de la radio mexicaine Radio MVS après la diffusion du reportage « La Maison blanche d’Enrique Peña Nieto ». Celui-ci révélait les conditions douteuses dans lesquelles l’épouse du président de la République avait obtenu une villa pour 7 millions de dollars. La maison était au nom d’une entreprise ayant obtenu de grands contrats publics, grâce au président lui-même. C’est deux mois après la publication de ce reportage que Carmen Aristegui est ciblée.

Après son licenciement, Carmen Aristegui décide de fonder son propre média, Aristegui Noticias, dans lequel elle décrypte l’actualité mexicaine et internationale. Elle continue également d’enquêter sur de nombreux sujets comme le réseau de prostitution, mené par Cuauhtémoc Gutiérrez de la Torre, l’ex-chef du PRI, plus grand parti politique mexicain. Elle apporte régulièrement de nouveaux élements à l’enquête.

En parallèle, elle présente l’émission d’actualité « Aristegui » sur CNN en espagnol et reçoit des personnalités politiques nationales et internationales.

En tant que journaliste et victime de Pegasus, Carmen Aristegui s’intéresse à la cybersurveillance. Elle est à l’origine en 2017 de la publication de factures d’actualisations du système Pegasus par l’armée (SEDENA), les services de renseignements  (CISEN) et le bureau du procureur de la République au Mexique (FGR).

Son travail

« La casa blanca de Enrique Peña Nieto » Aristegui Noticias (2014)

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« Red de prostitución de Gutiérrez de la Torre: puntos clave de la investigación » Aristegui Noticias (2016)

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Réponse

Les autorités mexicaines n’ont pas répondu aux questions de Forbidden Stories concernant la surveillance des journalistes. L’entreprise NSO n’a pas répondu aux questions de Forbidden Stories concernant des attaques spécifiques mais a déclaré qu’elle « continuerait à enquêter sur toutes les allégations crédibles d’utilisation abusive et prendrait les mesures appropriées en fonction des résultats de ces enquêtes ».