Projet Pegasus :
que s’est-il passé depuis les révélations ?

Par Karine Pfenniger
Infographie : Guillaume Meigniez

PROJET PEGASUS | 17 juillet 2023

Deux ans après la publication du projet Pegasus par 17 médias internationaux coordonnés par Forbidden Stories en partenariat avec le Security Lab d’Amnesty International, les révélations du consortium continuent d’avoir des répercussions mondiales.

Grâce à une fuite de données sans précédent, l’enquête mondiale avait dévoilé l’existence de plus de 50 000 victimes potentielles du logiciel espion Pegasus vendu par la société israélienne NSO Group. Parmi eux : des journalistes, militants des droits de l’homme, avocats, politiciens, universitaires, hommes et femmes d’affaires, et même des membres de familles royales et des chefs d’État, comme le président français Emmanuel Macron.

À l’origine du plus gros scandale de cybersurveillance depuis l’affaire Snowden, les conclusions de l’enquête publiée en juillet 2021 – rapidement confirmées par des analyses de téléphones réalisées par les autorités françaises et belges – ont provoqué des manifestations et donné lieu à plusieurs enquêtes, notamment au Parlement européen. En juin 2023, celui-ci a adopté avec une large majorité les recommandations de sa commission d’enquête, appelant l’Union Européenne à une réglementation plus stricte des logiciels espions.

Des dizaines de nouvelles victimes continuent d’être identifiées partout dans le monde, notamment grâce à des notifications de l’entreprise américaine Apple qui a porté plainte contre NSO. La société israélienne finit même sur la liste noire du gouvernement américain, et en mars 2023, la Maison Blanche publie un décret interdisant à son gouvernement d’utiliser des logiciels espions commerciaux qui « posent un risque pour la sécurité nationale ».

Pour comprendre l’onde de choc qui a suivi la publication de cette enquête, nous avons compilé et synthétisé toute l’information disponible sur le projet et ses répercussions sous forme de cartes avec les chiffres clés et le nombre de victimes confirmées pays par pays. Les données exploitées ici reposent sur les informations publiées par les membres du projet Pegasus ou par d’autres médias ou organisations mentionnées le cas échéant en tant que source de l’information. Dans le cas des infections confirmées, les rapports du Security Lab d’Amnesty International ou de Citizen Lab ont été utilisés comme source primaire. Les victimes identifiées par d’autres sources sont mentionnées en tant que telles (avec un lien vers la source).

Les clients de NSO classés “confirmés” sont des clients ayant reconnu l’achat du logiciel espion Pegasus. Les clients “suspectés”sont ceux qui n’ont pas officiellement reconnu l’achat du logiciel malgré de nombreuses preuves de l’utilisation de Pegasus.

 


 

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